Publié le 23 Mai 2025
Depuis son lancement en 2022, la filière REP dédiée aux matériaux de construction fait débat. Pensée pour structurer la reprise et le traitement des déchets du bâtiment, elle visait initialement à limiter les dépôts illégaux et à encourager le recyclage.
Deux ans plus tard, le dispositif montre ses limites.
Plus de 6 000 points de collecte ont été mis en place, dont 1800 acceptent tous types de déchets. Mais les professionnels restent critiques. Les producteurs évoquent en effet une charge disproportionnée. Les artisans peinent également à trouver des solutions concrètes.
La reprise gratuite, principe central de la REP, se révèle donc difficile à appliquer dans les faits.
Face aux difficultés, le ministère de la Transition écologique a lancé en avril une concertation nationale. Celle-ci réunit les différents acteurs de la chaîne : industriels, entreprises de travaux, collectivités et gestionnaires de déchets.
Objectif : identifier les blocages, revoir les règles et redonner de la cohérence au dispositif.
Les mesures qui devaient s’appliquer dès 2025 sont suspendues. Ce moratoire laisse place à un travail de fond qui permettra de mieux calibrer les prochaines étapes et de garantir une application plus réaliste sur le terrain.
La REP bâtiment demeure un donc outil important pour la transition écologique du secteur. Mais elle doit, pour cela, s’appuyer sur un cadre clair, adapté aux pratiques et porté collectivement. Cette refondation est une occasion de repartir sur des bases solides, au service d’un modèle plus efficace, plus simple et plus opérationnel. Les mois à venir seront donc décisifs pour bâtir une filière fonctionnelle et durable. Professionnels comme collectivités sont appelés à se mobiliser pour faire évoluer ce cadre.