Publié le 20 Juin 2024
Les termites, généralement associés aux climats tropicaux, pourraient bientôt envahir les grandes métropoles mondiales, d'après une récente étude menée par des chercheurs de l'Université libre de Bruxelles. Cette étude, dirigée par Édouard Duquesne et Denis Fournier, dévoile en effet que la mondialisation et l'intensification des échanges commerciaux, notamment via les yachts de luxe, constituent des vecteurs majeurs de dispersion de ces insectes envahissants.
Les chercheurs ont ainsi identifié que les yachts, faisant escale dans des régions comme les Caraïbes, où les termites sont endémiques, jouent un rôle clé dans le transport de ces nuisibles vers de nouvelles zones. Une fois à terre, les termites sont attirés par les lumières urbaines, ce qui facilite leur migration des ports vers les centres-villes. L'étude souligne également que l'urbanisation croissante et la hausse des émissions de CO2 modifient l'habitat urbain de manière à le rendre plus propice à la colonisation par les termites. Les simulations de répartition future des termites réalisées par les chercheurs indiquent que même les villes tempérées hautement connectées, telles que Paris et Londres, pourraient ne pas être épargnées.
Les dégâts causés par les termites, en raison de leur appétit pour le bois et les racines des plantations, génèrent des coûts exorbitants estimés à 40 milliards de dollars par an. Outre leur impact économique, les termites posent aussi un risque écologique en perturbant les écosystèmes locaux et en menaçant la biodiversité.
Pour faire face à cette menace, la recherche promeut l'utilisation de technologies de surveillance participative. Des applications comme iNaturalist permettent ainsi aux citoyens de signaler la présence de termites. Elles contribuent ainsi à la prévention et à la gestion des invasions avant qu'elles ne deviennent incontrôlables.
Cette étude met donc en lumière la nécessité urgente d'adopter des mesures de gestion intégrée des nuisibles dans les zones urbaines, ainsi que de renforcer les protocoles de biosécurité pour les transports internationaux, en particulier les navires de plaisance. La coopération internationale et l'engagement des communautés locales seront alors essentiels pour limiter la propagation de ces termites envahissants et protéger les infrastructures urbaines de futurs dommages.